Armonica de verre, K.L. Röllig, Hambourg – Vienne, ca 1786, inv. 0411
Armonica de verre, K.L. Röllig, Hambourg – Vienne, ca 1786, inv. 0411
Benjamin Franklin, futur homme d’état américain, se trouve à Londres en 1761. Un concert de musical glasses – verres emplis d’eau dont on frottait le bord avec le bout des doigts mouillés pour les faire sonner – lui donne l’idée de mécaniser ce principe. Il invente l’armonica de verre et empile par ordre décroissant de taille une série de coupes de verre sur un axe horizontal rotatif actionné par une pédale. Le mode de jeu est identique à celui décrit plus haut. Le bord des coupes est coloré afin de donner des repères au musicien. K.L. Röllig, le constructeur de cet instrument-ci, remplacera les bords de couleur par une simple dorure.
L’armonica de verre devient vite très populaire, notamment grâce au jeu virtuose de Marianne Davies, amie de Franklin. De même, la jeune aveugle Marianne Kirchgessner acquiert par ses prestations mémorables, une réputation digne de celle d’une star. Mozart lui dédie son quintette pour armonica de verre, flûte, hautbois, alto et violoncelle KV617.
Il est curieux de remarquer que nombre de virtuoses de l’armonica de verre moururent de maladie nerveuse, ce qui entacha la réputation de l’instrument. Tombé peu à peu en désuétude, il ne représente finalement plus qu’une curiosité musicale.