Harpe chromatique, Pleyel, Wolff, Lyon & Cie, Paris, fin 19e siècle, inv. 2000.001
Harpe chromatique, Pleyel, Wolff, Lyon & Cie, Paris, fin 19e siècle, inv. 2000.001
Dès le 18e siècle, la harpe fut munie de pédales à simple puis à double mouvement. Malgré ces améliorations mécaniques l’instrument était mal adapté aux complexités chromatiques des compositions musicales de la fin du 19e siècle, comme celles de Wagner, Fauré ou Richard Strauss. C’est pourquoi Gustave Lyon, directeur de la firme Pleyel à Paris conçoit en 1894 une harpe chromatique. Il reprend le principe de la harpe à cordes croisées déjà connu à la Renaissance et à l’époque baroque. La caractéristique des harpes chromatiques est de posséder une corde pour chaque demi-ton. Une rangée de cordes correspond aux tons – les touches blanches du piano – et l’autre aux demi-tons – les touches noires du piano. Le croisement des cordes permet de réduire la longueur de l’instrument qui serait démesuré si les cordes étaient alignées.
Le Conservatoire royal de musique de Bruxelles, suivi de peu par le Conservatoire national de Paris, ouvre en 1900 un cours de harpe chromatique. De grands compositeurs comme Debussy s’intéressent à l’instrument et composent pour lui. Toutefois dès 1930 la production de harpes chromatiques cesse, mais durant cette courte période d’existence quelques beaux exemplaires de style Art Nouveau furent créés, tel l’instrument présenté ici.