La muchosa est le dernier témoin d’une riche tradition de jeu de cornemuse en Belgique. En effet, si la cornemuse disparaît de nos régions dans le courant du 18e siècle, la présence de la muchosa est encore attestée à la fin du 19e siècle dans une grande partie du Hainaut. Souvent jouée par des bergers, elle demeure jusque vers 1840 l’instrument principal des bals champêtres, noces et fêtes saisonnières. La muchosa accompagnait également les pèlerinages. Elle sera progressivement détrônée par l’accordéon et des instruments de fanfare, tels la clarinette, le bugle ou le cornet à pistons. Le dernier muchard, Alphonse Gheux, cesse de jouer en 1912 lorsqu’il brise le chalumeau de sa muchosa et ne trouve aucun artisan capable de le réparer.
Cette muchosa se compose d’un porte-vent, d’un chalumeau (tuyau mélodique conique), d’un petit bourdon parallèle et d’un grand bourdon séparé. Le réservoir d’air ou « poche » en peau de chèvre est souvent recouvert d’une housse en tissu.
Le mim possède les trois dernières muchosa connues à ce jour.