Musette baroque, Chédeville, Paris, 18e siècle, inv. 1125
Musette baroque, Chédeville, Paris, 18e siècle, inv. 1125
La musette est une petite cornemuse de facture particulièrement élaborée qui connaît son âge d’or en France à la période baroque. Elle comporte un réservoir d’air, un soufflet qui se place sous le bras droit du musicien, un à trois chalumeaux mélodiques munis de clefs et un ensemble de bourdons réunis dans un petit boîtier cylindrique.
C’est à la famille Hotteterre que l’on doit la forme aboutie de la musette qui représente un véritable exploit en matière de facture instrumentale. Le soin apporté à la fabrication des chalumeaux ainsi que l’étroitesse de la perce du bourdon –qui permet d’enrouler plus de deux mètres de tuyau dans un cylindre de dix cm de long – font de cet instrument un des plus raffinés qui soient. La noblesse des matériaux utilisés – ivoire, ébène, argent, soie et brocart – indique que la musette était destinée à l’aristocratie. Sa présence est attestée dans les ballets de cour dès la fin du 16e siècle et elle connaît un succès grandissant à partir de la seconde moitié du 17e siècle. Un nombre impressionnant d’œuvres comme des suites, sonates et concertos lui sont dédiées. En France on la rencontre dans la musique d’opéra où elle figure dans les scènes pastorales très à la mode à l’époque.