Orgue de Barbarie avec automates, ?, fin du 19e siècle, inv. 3317
Orgue de Barbarie avec automates, ?, fin du 19e siècle, inv. 3317
Un des orgues de Barbarie les plus surprenants du mim est sans conteste l’exemplaire avec automates. Il provient du sud de l’Allemagne et portait autrefois le surnom « d’arracheur de dents ». C’est effectivement ce qu’évoque à première vue la scène représentée. Dans le courant du 19e siècle, les barbiers ou dentistes offraient leurs services sur les marchés et les places publiques. La puissance sonore de l’instrument aurait eu pour but de couvrir les hurlements des clients.
Un examen plus détaillé des figurines révèle que les patients sont exclusivement des femmes et qu’elles sont traitées de façon très cruelle. De gauche à droite se trouvent une femme à qui on arrache la langue, une autre dont la bouche est cousue et une troisième enfin, enfermée dans un tonneau. Les femmes sont ici présentées comme des mégères et des commères qu’il faut faire taire à tout prix. Le roi noir qui à l’origine tenait dans ses mains une coquille contenant la langue arrachée, renforce cette idée. Le petit singe musicien accentue le côté ironique de la scène.
Cet orgue de barbarie ne fut jamais utilisé par un arracheur de dents mais fut employé sur les places publiques et les marchés.