La force des musées, c'est aussi la force du réseau qui les relie et des intérêts qu'ils partagent. C'est dans cet esprit que onze musées d'instruments de musique ont décidé de mettre en commun leurs connaissances, leurs acquis et leurs équipements pour étudier les clavecins flamands du 18e siècle conservés dans leurs collections respectives, un patrimoine qui mérite d'être appréhendé dans son ensemble afin d'en valoriser la spécificité.
Grâce à ce partenariat exceptionnel, le corpus à étudier comprend tous les instruments flamands conservés dans les collections publiques du monde entier...
La force des musées, c'est aussi la force du réseau qui les relie et des intérêts qu'ils partagent. C'est dans cet esprit que onze musées d'instruments de musique ont décidé de mettre en commun leurs connaissances, leurs acquis et leurs équipements pour étudier les clavecins flamands du 18e siècle conservés dans leurs collections respectives, un patrimoine qui mérite d'être appréhendé dans son ensemble afin d'en valoriser la spécificité.
Grâce à ce partenariat exceptionnel, le corpus à étudier comprend tous les instruments flamands conservés dans les collections publiques du monde entier. Il se compose de trente instruments : vingt-trois clavecins dont dix instruments à un seul clavier, dix à deux claviers et trois clavicythériums ; cinq épinettes courbes et deux virginales. Ces instruments sont datés de 1700 à 1793.
L'objectif de cette collaboration internationale en matière de recherche organologique, réunissant une trentaine de conservateurs, restaurateurs et chercheurs, est de réaliser, au début de l'année 2026, le premier catalogue mondial des clavecins flamands du 18e siècle, mettant en lumière l'histoire de chaque instrument mais aussi le contexte historique, culturel et musical de sa fabrication.
La méthodologie et le protocole de collecte des données seront déterminés par un comité scientifique. Elle comprendra une combinaison de méthodes organologiques dimensionnelles traditionnelles, ainsi que l'utilisation des derniers outils archéométriques disponibles. Il s'agira notamment d'analyses dimensionnelles et structurelles telles que le scanner ou les rayons X pour visualiser la structure interne de chaque instrument ; le balayage 3D, la photogrammétrie et la métrologie pour produire des dessins techniques précis ; ainsi que des analyses matérielles telles que l'identification du bois et la dendrochronologie ; la fluorescence X pour préciser la composition des roses ou celle de la palette de pigments utilisés pour les caisses et les décorations des tables d'harmonie ; la spectroscopie micro Raman ou la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier pour détailler la nature des pigments et caractériser les liants ; et enfin les analyses vibratoires des tables d'harmonie pour déterminer le profil acoustique des instruments.
Le rôle des musées étant aussi celui de la transmission du patrimoine et des connaissances, le projet associera étroitement les jeunes chercheurs de plusieurs lycées, dont ceux de la HOGENT (Gand, BE) et de l'Institut national du Patrimoine (Paris, FR).
Avec l'aide du Fonds Jean-Jacques Comhaire, géré par la Fondation Roi Baudouin.